Les huit étapes cliniques du deuil
Un deuil « réussit » consiste à rester fidèle au souvenir de
la personne et non à sa façon de fonctionner.
Penser à elle, comme elle était et non reproduire ses
gestes, ses peurs, ses échecs...
Si le deuil est bloqué au niveau d'une étape précise, la
personne présentera des signes de cette même étape. (Etat dépressif, toujours
triste ou en colère...)
Les trois composantes essentielles du deuil :
· Le deuil qui
concerne le corps physique, biologique du défunt. Il faudrait soit voir le
corps immobile soit se recueillir sur la tombe du défunt, éventuellement mettre
une plaque sur le tombeau familial pour avoir un point de « rencontre » avec le
défunt.
· Le deuil
émotionnel est le plus difficile à faire. Il y a un sentiment de manque,
d'injustice voire de culpabilité selon les circonstances. Il faudra distinguer
« la mauvaise émotion de la bonne ». La mauvaise est celle qui fait replonger
dans la souffrance, la bonne est celle qui rappelle des moments agréables,
celle que l'on peut garder.
· Le deuil du
souvenir est quasiment impossible à faire ou vraiment très long car le défunt
reste présent dans la pensée.
Les effets du deuil
Le déni
On refuse de croire, d'entendre, d'admettre cette nouvelle.
« Non ! Ce n'est pas possible ! » : C'est la première pensée qui vient à
l'esprit même si au fond de soit on sait qu'il en est ainsi. Puis, au bout d'un
certain temps, on est bien obligé de l'admettre.
Le marchandage
C'est une sorte de tractation, de transaction spéciale au
centre de laquelle est située la mort, réelle ou symbolique. « Pourquoi lui et
pas l'autre ? » ou « J'aurais voulu mourir à sa place. »
Le marchandage psychologique est un moyen très utilisé pour
diminuer la souffrance. Refaire encore et encore des scénarii dans sa tête ou
la vie et la mort se côtoient.
La colère
Elle est tout à fait normale. Un sentiment intérieur de
colère s'installe et pourra s'extérioriser plus ou moins bruyamment et ce,
pendant un temps plus ou moins long. Il arrive fréquemment que des personnes
soient bloquées au stade de la colère vingt ou trente ans après le drame. Elle
reflète notre impuissance.
La tristesse
C'est la phase dépressive qui suit chaque décès, admis
ou non.
L'explication
A ce niveau, de nombreuses causes peuvent être mises en
avant afin d'admettre cette disparition : une maladie mal soignée ou qui ne
peut être soignée,la vitesse, l'alcool, le temps, etc...
La compréhension
Elle suit de très près la phase de l'explication.
L'acceptation ou le pardon ou le lâcher-prise
Le décès est admis. On se détache progressivement de la charge
émotionnelle engendrée par cette disparition. On accepte tout simplement le
départ de cet être cher. On lui pardonne d'être parti.
Le réinvestissement
On a pris du recul face à cet épisode. On peut enfin être
dans le présent et continuer à s'investir dans la vie même si on a toujours ce
drame en tête. «Lâcher prise» et «se réinvestir» ne signifient pas «oublier».
Certains transcendent l'histoire et tirent une force supplémentaire de cette
séparation.
Le deuil bloqué
Le deuil bloqué au déni
La personne n'y croit toujours pas et se retrouve en dehors
de la réalité. Elle voit le défunt lui rendre visite ou entre en contact avec
lui par l'intermédiaire de la voyance ou voit très souvent des « signes » qui
lui sont envoyés par l'être cher.
Le deuil bloqué à la colère
La personne est toujours en colère et ce pour n'importe quoi
et dans n'importe quelle situation.
Le deuil bloqué à la tristesse
Entraîne tout l'être dans ce sentiment. Le ton de la voix
peut être monocorde voire soporifique.
Le deuil bloqué à l'explication
Peut conduire à des « délires mystiques ». La personne
ressasse les événements en permanence et ne pense qu'à ça.
Le deuil bloqué à la compréhension
Ce n'est pas parce que la personne a trouvé une bonne
explication qu'elle comprend obligatoirement.
Le deuil bloqué à l'acceptation
Cette situation est assez fréquente. On a compris mais on
culpabilise d'avoir l'impression d'abandonner le défunt.
Auteur : Pascale J.M.
Auteur : Pascale J.M.
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